Lors de la CitizenCon 2025, CIG a levé le voile sur Genesis, un ensemble d’outils et de systèmes techniques intégrés au Star Engine, destinés à refondre la génération procédurale des planètes dans Star Citizen.

Genesis s’impose comme une avancée majeure, non seulement pour l’aspect visuel de l’univers, mais aussi pour la cohérence physique, l’immersion et la scalabilité d’un MMO spatial à ambition galactique.

Cet outil – qui s’intègre nativement au Star Engine – vise à donner vie à l’univers du jeu à une échelle jamais vue, tout en permettant aux développeurs de créer des mondes à la fois vastes, crédibles et riches en détails, sans placer chaque élément à la main

Concept et innovation : au-delà du moteur graphique

Genesis ne se résume pas à un moteur graphique au sens classique, mais à une suite de modules spécialisés qui orchestrent la création automatisée des environnements planétaires. Là où les artistes plaçaient manuellement chaque dune, arbre ou structure, Genesis s’appuie sur des logiques provenant de la science du monde réel pour façonner la topographie, les biomes et la répartition des éléments naturels et artificiels.​

Ce virage conceptuel—de l’artisanat manuel à la simulation procédurale—multipliant la diversité, le réalisme des mondes et accélérant la cadence de production de nouveaux systèmes stellaires. Cette transition permet une réduction considérable du temps de développement, rendant possible l’intégration de centaines de planètes et de lunes à l’avenir.

Algorithmes, données et simulation de la nature

Au cœur de Genesis se trouvent des algorithmes qui exploitent des "data-maps" sophistiquées : température, humidité, géologie, type et profondeur de sol, exposition au soleil, présence de minéraux, etc. Chaque planète est modélisée à partir de plusieurs couches de données physiques, qui déterminent l’apparition des reliefs, l’évolution du climat et la distribution réaliste des biomes.​​

Ainsi, la géologie guide la formation de montagnes, canyons, plateaux et falaises, tandis que l’humidité et les variations climatiques définissent l’expansion de zones marécageuses, forêts denses, prairies ou déserts. Le système tient aussi compte des saisons pour faire évoluer dynamiquement la végétation et les biomes, créant non seulement des mondes crédibles mais vivants, où les mêmes lieux peuvent évoluer au fil du temps.

L’algorithme ne se contente pas de créer le terrain, il veille à la cohérence visuelle du global au local : ce qui est visible depuis l’orbite: glaciers, chaînes montagneuses, mers, se trouve reflété fidèlement au niveau du sol, grâce à une technique de "medium tiles" qui équilibre le souci du détail et l’optimisation des ressources, notamment lors des séquences de vol à basse altitude ou des phases de minage.

Placement automatique et narration environnementale

Genesis pousse plus loin la génération procédurale en assurant le placement automatique, dans leur contexte géologique, de la flore, la faune, mais aussi des points d’intérêt (POI), des infrastructures, des ruines ou stations interactives. Le module “Starchitect” permet d’orchestrer l’agencement, de manière thématique et crédible, d’un écosystème d’intérieurs, de postes avancés ou de colonies, et même d’intégrer une narration environnementale et ainsi raconter des histoires à travers les décors et l’agencement des environnements.

Les matériaux exploitables, gisements miniers, ressources biologiques, ne sont pas simplement disséminés, mais suivent la logique de la géodynamique simulée, rendant le gameplay d’exploration et d’exploitation plus profond et cohérent. Cet approfondissement favorise des interactions inédites : par exemple, un joueur pourra être contraint à un atterrissage d’urgence dans un bain de brouillard ou un champ de geysers, chaque relief et biome étant fonctionnel et non purement décoratif.

Intégration technique dans le Star Engine

Techniquement, Genesis s’intègre au Star Engine, moteur maison de CIG, et s’aligne avec les évolutions de Planet Tech v5. Il déporte la génération des détails fins (herbe, cailloux, petits accidents du sol) sur la carte graphique (GPU), ce qui accélère le rendu et évite les ruptures visuelles lors des déplacements à grande vitesse, du vol atmosphérique à l’atterrissage.

Genesis bénéficie aussi de l’interconnexion avec les systèmes de météo dynamique, de gestion de la lumière, de nuages volumétriques et d’acoustique environnementale : des orages peuvent éclater organiquement, la lumière change en fonction du climat, l’ambiance sonore suit la topographie, amplifiant le sentiment d’un monde vivant, changeant et imprévisible.

Un point technique notable est la gestion des “medium tiles”, une innovation qui permet de réconcilier des niveaux de zoom extrêmes : depuis le globe planétaire en orbite jusqu’aux galets sous les roues d’un Rover. Ce système segmente la planète en grandes zones intermédiaires détaillées localement, évitant ainsi la répétitivité et assurant la variation naturelle du paysage. C’est un défi majeur d’optimisation pour maintenir des performances stables avec un haut niveau de fidélité visuelle.

Déploiement, promesses et limites

La première application de Genesis sera la planète Nyx-1 et ses environs (mise à jour dans l'Alpha 4.4, novembre 2025), un terrain d’expérimentation grandeur nature pour des environnements instables : ceinture d’astéroïdes, sol périlleux, climat nébuleux et intérieurs inédits comme Levski remis à neuf. Nyx deviendra un hub centré sur le social et l’économie, où la nouvelle génération procédurale révèlera tout son potentiel sur les missions narratives et POI dynamique.​

Par la suite, Genesis accompagnera la refonte globale des systèmes Stanton et Pyro (2026), et posera les bases de l’ambition de CIG : peupler l’univers de Star Citizen de 100 systèmes uniques d’ici la release finale, chaque monde possédant une identité renforcée par une logique physique propre, des saisons distinctes, des écosystèmes immersifs.

Cependant, la complexité de Genesis risque d’engendrer au lancement des bugs notables ou des incohérences à corriger lors de futures itérations. CIG prévoit déjà des évolutions, notamment la synchronisation du nouvel outil avec les boucles de gameplay émergentes comme le crafting, la gestion de ressources ou la colonisation.

Conclusion : Une fondation organique pour l’avenir

En résumé, Genesis marque un tournant technologique fondamental : ce n’est plus simplement un outil technique, mais la matrice d’un univers où chaque planète, lune ou astéroïde deviendra un “personnage” vivant, intégrant son histoire, sa géographie, ses défis et opportunités.

Pour les backers comme pour les explorateurs aguerris, Genesis promet de renouveler l’excitation pour Star Citizen, qui, plus d’une décennie après son annonce, démontre qu’il sait encore innover à une échelle inédite.

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